

Diocèse de Papeete
"Par la Loi, je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu ; avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi... "Ga 2, 19-20

Mission catholique
Archidiocèse de Papeete
Communiqué diocésain n° 34 du mercredi 23 août 2023
REGARD SUR L’ACTUALITÉ
"QUELQUES DEFIS DU SYNODE"
En Octobre s’ouvrira à Rome la troisième étape du processus synodal. Les représentants venus des 4 coins de l’Eglise débattront à partir du document reprenant les réflexions et questions posées lors des phases précédentes du synode. Voici trois défis issus de ces réflexions que nos communautés pourraient également prendre à leur compte !
Premier défi - Une communion qui rayonne : comment être plus pleinement signe et instrument de l'union avec Dieu et de l'unité de toute l'humanité ?
Dans l'Église, la communion vise à construire le « nous » du peuple de Dieu. Il s'agit d'une dimension verticale, « l'union avec Dieu », et horizontale, « l'unité de toute l'humanité ». De ce moment, nous recevons une anticipation symbolique dans l'action liturgique. L'histoire produit des divisions qui provoquent des blessures qu'il faut guérir et qui nécessitent de tracer des chemins de réconciliation.
Dans ce contexte, au nom de l'Évangile, quels sont les liens à renforcer pour surmonter les barrières et les clôtures ? Quelles sont les divisions improductives ? Comment cheminer vers la communion totale ? La mission n'est pas le marketing d'un produit religieux, mais la construction d'une communauté dans laquelle les relations sont une manifestation de l'amour de Dieu.
Une Église synodale missionnaire a le devoir de se demander comment elle peut reconnaître et valoriser la contribution que chaque baptisé peut offrir à la mission, en sortant de lui-même et en participant avec d'autres à quelque chose de plus grand. Cette question concerne concrètement des thèmes tels que la reconnaissance de la variété des vocations, des charismes et des ministères, la promotion de la dignité baptismale de la femme, le rôle du ministère ordonné et en particulier du ministère de l'évêque au sein de l'Église synodale missionnaire.
Second défi - La coresponsabilité dans la mission : comment partager les dons et les tâches au service de l'Évangile ?
La mission constitue l'objectif à partir duquel nous devons penser l'Église synodale. La mission conduit l’Eglise à sortir d'elle-même pour se projeter dans le monde. En d'autres termes, la mission permet de recevoir l'expérience de la Pentecôte : ayant reçu l'Esprit Saint, les apôtres sortent du cénacle, lieu de rassemblement de la communauté, et prennent la parole pour annoncer Jésus mort et ressuscité aux habitants de Jérusalem. La vie synodale s'enracine dans le même dynamisme.
Dans la ligne de l’exhortation Apostolique post-synodale « Christus vivit », comment pouvons-nous cheminer ensemble avec les jeunes ? Comment une " option préférentielle pour les jeunes " peut-elle être au centre de nos stratégies pastorales dans une clé synodale ?
Comment pouvons-nous créer des espaces dans lesquels les personnes qui se sentent blessées par l'Église et mal accueillies par la communauté peuvent se sentir reconnues, accueillies, non jugées et libres de poser des questions ? À la lumière de l'Exhortation Apostolique post-synodale « Amoris laetitia », quelles mesures concrètes sont nécessaires pour atteindre les personnes qui se sentent exclues de l'Église en raison de leur affectivité et de leur sexualité (par exemple, les divorcés remariés, les personnes vivant dans des mariages polygames, les personnes LGBTQ+, etc.)
Troisième défi - Participation, gouvernance et autorité. Quels processus, structures et institutions dans une Église synodale missionnaire ?
La participation doit exprimer le souci de rendre plus humaines les relations dans la communion et dans l’engagement dans la mission. Elle sauvegarde la particularité de chaque personne et évite de tomber dans l’anonymat. Chacun est alors reconnu et respecté dans ce qu’il a de particulier. La participation évite de réduire les personnes à des numéros au service de l’organisation. À l'origine, le terme « autorité » désigne la capacité de faire grandir les autres. L’autorité est donc au service de la vocation unique de chaque personne, elle l’encourage à la créativité au lieu d’exercer un contrôle qui la bloque. Elle est au service de la croissance de la liberté de la personne au lieu d’être une chaine qui la réprime. Le souci de la participation donne lieu à la question de l'autorité, de sa signification et du style de son exercice dans une Église synodale. Alors, comment pouvons-nous imprégner nos structures et nos institutions du dynamisme de l'Église synodale missionnaire ?
+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU