Communiqué diocésain n° 50 du mercredi 13 décembre 2023

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REGARD SUR L’ACTUALITÉ

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 "AVORTEMENT ET CONSTITUTION"

 

Ce Mardi 12 Décembre 2023 est présenté en Conseil des Ministres le projet de faire figurer dans la constitution française le droit à l’avortement. Ce projet sera ensuite déposé à l’Assemblée Nationale le 24 Janvier 2024. En ces jours où les responsables politiques débattent de l’inscription de ce droit à l’avortement dans la constitution française, l’occasion est donnée à l’Eglise de s’exprimer sur l’importance du respect de la vie, du droit à la vie, un droit qui témoigne de la bonne santé d’une société. Il y a hélas quelques raisons de douter de cette « bonne santé » de notre société, à l’heure où vient s’ajouter sur la table des débat la question de l’euthanasie, quels que soient les mots employés pour couvrir pudiquement cette réalité. Tout se passe comme si en son commencement et en sa fin, la vie de nos semblables devenait encombrante dès qu’elle n’était plus économiquement rentable ou qu’elle constituait un obstacle ou un frein à notre petit confort personnel. Pour mémoire, rappelons que « chaque année, environ 1 000 IVG sont pratiquées en Polynésie française, soit 25 IVG pour 100 naissances ». (Source : compte rendu du Conseil des Ministres de Polynésie Française du 03 Février 2021).

Pour apporter sa contribution à ce débat sur l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution française, les évêques de France réunis en assemblée à Lourdes en Novembre 2023 ont adopté une déclaration dont voici le texte.

« Evêques de France, nous voulons dire notre inquiétude devant ce que signifierait cette inscription… Nous redisons ce qui nous semble au contraire fondamental : toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle. Il y a aujourd’hui plus de 234.000 avortements par an en France. Chiffre record dans la Communauté européenne, chiffre qui ne diminue pas et tend même à augmenter. Comment pourrions-nous voir cette réalité dramatique comme le seul exercice d’un droit pour les femmes ou encore comme un progrès ? Notre société devrait y voir surtout le signe de son échec dans l’éducation, l’accompagnement et le soutien social, économique et humain de celles et ceux qui en ont besoin. Elle devrait s’inquiéter de son avenir en constatant la baisse prévisible de sa population.

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Le commandement biblique « Tu ne tueras pas » inscrit dans toutes les consciences au-delà de celles des seuls croyants confie tout être humain à la responsabilité de tous les autres. Ces enfants à naître, nous en sommes d’une certaine façon tous responsables. Ainsi, le vrai progrès serait que nous nous mobilisions tous, croyants et non-croyants, pour que l’accueil de la vie soit davantage aidé et soutenu. La vraie urgence serait d’aider au moins les couples ou les femmes qui, aujourd’hui, n’ont pas réellement le choix et ne peuvent garder leur enfant en raison des contraintes sociales, économiques, familiales qui pèsent sur eux ou sur elles, et trop souvent sur elles seules. Nous reprenons les mots du Pape François qui, toujours aux côtés des plus pauvres, écrivait en 2013 dans sa première exhortation apostolique Evangelii Gaudium : « cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré (…) dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. (…). Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment. » (n°213)…

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Aux côtés de bien des hommes et des femmes de bonne volonté, les catholiques continueront à servir ces droits et cette dignité des plus faibles. Ils prient aussi pour les couples et les femmes confrontés à ce drame de l’avortement. Nous redisons notre reconnaissance à toutes celles et tous ceux qui se mobilisent pour aider, accompagner, écouter, soutenir, consoler sans jamais juger ainsi qu’à tous les élus qui auront le courage - par leur vote et leur engagement - de « faire avancer la culture de la vie » (Pape François, audience du 5/02/2017)

Les évêques de France – Lourdes le 07 Novembre 2023 »
En ces jours où nous nous apprêtons à célébrer la naissance du Christ Jésus venu pour que nous ayons la vie en abondance, puissent ces réflexions éclairer nos consciences pour nous aider à respecter et promouvoir la vie !

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+ Mgr Jean-Pierre COTTANCEAU